Voies lacrymales

On y pense rarement, et pourtant, nos voies lacrymales sont en action permanente pour préserver l’équilibre de nos yeux. Elles produisent, répartissent puis évacuent les larmes, indispensables à la clarté de la vision et au confort oculaire. Ce système bien orchestré agit en toute discrétion, mais il joue un rôle clé dans la protection de la surface de l’œil. Mieux comprendre ce réseau fonctionnel permet de saisir son importance dans notre santé visuelle au quotidien.

Anatomie des voies lacrymales

Les voies lacrymales jouent un rôle essentiel dans l’élimination des larmes, grâce à un parcours structuré qui débute dès le bord interne des paupières. À ce niveau, deux petits orifices appelés points lacrymaux recueillent le liquide lacrymal. Celui-ci transite ensuite par les canalicules, qui rejoignent un canal d’union, menant directement au sac lacrymal, situé à la racine du nez. De là, les larmes s’écoulent dans le canal naso-lacrymal, qui traverse l’os nasal avant de se déverser dans la fosse nasale. La valve de Hasner, en bout de course, joue un rôle de clapet empêchant les remontées nasales vers l’œil.

La production des larmes, elle, se fait principalement au niveau de la glande lacrymale, logée dans la partie haute et externe de l’orbite. Elle sécrète la composante aqueuse du film lacrymal, indispensable à la santé de la surface oculaire. Ce film est ensuite réparti sur l’œil à chaque clignement, assurant hydratation, protection et nettoyage.

Quelles sont les pathologies fréquentes des voies lacrymales ?

Les voies lacrymales peuvent être affectées par plusieurs pathologies, allant de l’obstruction au déficit de sécrétion. L’obstruction congénitale du canal naso-lacrymal, souvent identifiée dès les premiers mois de vie, empêche les larmes de s’évacuer normalement et provoque un larmoiement persistant. Une sténose des canalicules, qui correspond à un rétrécissement des petits canaux drainant les larmes, peut apparaître plus tard, entraînant une gêne chronique.

Certaines affections comme la dacryocystite, une infection du sac lacrymal, provoquent une douleur localisée et une inflammation marquée. Enfin, la sécheresse oculaire, bien qu’elle relève d’un déficit en larmes, peut paradoxalement entraîner un larmoiement réflexe lorsqu’elle irrite excessivement la surface de l’œil.

Signes d’une obstruction des voies lacrymales

Une obstruction des voies lacrymales peut provoquer plusieurs symptômes caractéristiques, souvent associés entre eux :

  • Sécrétions anormales : un écoulement purulent peut apparaître au coin interne de l’œil
  • Larmoiement persistant : les larmes s’accumulent et débordent faute d’évacuation normale
  • Vision temporairement brouillée : l’excès de larmes gêne la transparence de la cornée
  • Inflammations : les paupières deviennent rouges, sensibles et parfois douloureuses
  • Infections répétées : notamment la dacryocystite, qui survient en cas de stagnation prolongée

Dans certains cas, on peut également observer une tuméfaction localisée au niveau du sac lacrymal, traduisant une dilatation due à l’accumulation de liquide et de débris.

Quelles sont les causes des larmoiements ?

Plusieurs mécanismes peuvent expliquer un larmoiement excessif. L’un des plus fréquents est une obstruction des voies lacrymales, qui empêche l’élimination correcte des larmes.

D’autres facteurs interviennent également, comme les irritations provoquées par des agents extérieurs (poussières, allergènes, infections), qui stimulent la production lacrymale réflexe. Les conditions météorologiques, telles que le vent, le froid ou la lumière intense, déclenchent souvent un larmoiement transitoire.

Enfin, certaines malpositions des paupières comme l’entropion ou l’ectropion modifient le bon écoulement des larmes, accentuant leur présence à la surface de l’œil.

Diagnostic des pathologies des voies lacrymales

Au Pôle Ophtalmologique Vésinet Montesson, différents examens spécialisés sont utilisés pour explorer les voies lacrymales et poser un diagnostic précis. L’évaluation commence souvent par des tests fonctionnels, comme le test de Schirmer, qui mesure la quantité de larmes produites, et le Break up Time, qui analyse la stabilité du film lacrymal sur la surface de l’œil. Pour vérifier la perméabilité des conduits, une irrigation au sérum physiologique peut être réalisée directement dans les canaux lacrymaux. En cas de doute ou de pathologie sous-jacente, des techniques d’imagerie comme le dacryoscanner ou l’IRM permettent de visualiser les structures profondes, notamment lorsqu’une tumeur ou une malformation est suspectée.

Enfin, l’endoscopie lacrymale offre une vue directe de l’intérieur des voies, précieuse pour localiser avec exactitude un blocage ou une anomalie anatomique. Ces investigations orientent efficacement la stratégie thérapeutique à adopter pour chaque patient.

Les traitements des voies lacrymales

En fonction du diagnostic, plusieurs traitements médicaux peuvent être envisagés pour soulager les troubles lacrymaux. L’utilisation de larmes artificielles permet de compenser une sécheresse oculaire en apportant un confort immédiat. En cas d’infection, des antibiotiques, prescrits localement sous forme de collyres ou par voie orale, permettent de traiter efficacement les causes bactériennes. Chez le nourrisson présentant une obstruction congénitale, un massage ciblé autour du sac lacrymal peut suffire à rétablir le drainage naturel.

Si les traitements médicaux ne suffisent pas, une prise en charge chirurgicale peut s’imposer. Le sondage lacrymal est une intervention simple et souvent pratiquée chez l’enfant, visant à débloquer les voies lacrymales obstruées. En cas d’échec ou d’obstruction plus complexe, une dacryocystorhinostomie (DCR) permet de créer une nouvelle voie de drainage entre le sac lacrymal et la fosse nasale. Pour stabiliser les résultats post-opératoires, des tubes lacrymaux temporaires peuvent être placés afin de maintenir les conduits ouverts durant la cicatrisation.

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